Elie Minema : Un survivant d'Ebola sur le point d'entrer dans l'histoire médicale
AFRIQUE
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Elie Minema : Un survivant d'Ebola sur le point d'entrer dans l'histoire médicaleDe la survie face à Ebola à la possibilité de devenir le dernier patient connu, le rétablissement de ce jeune homme après la récente épidémie en RDC marque un tournant dans le long combat du pays contre le virus.
Elie Minema Katumbayi, 21 ans, est sorti d'un centre de traitement d'Ebola le 19 octobre, étant le dernier patient confirmé de cette épidémie. / WHO
il y a 11 heures

Elie Minema Katumbayi a survécu à Ebola. Désormais, 42 jours le séparent d’une page d’histoire médicale.

Ce jeune agriculteur congolais de 21 ans est sorti d’un centre de traitement à Bulape le 19 octobre, en tant que dernier patient confirmé d’une épidémie qui a coûté la vie à 34 personnes en République démocratique du Congo (RDC).

Si aucun nouveau cas n’émerge d’ici début décembre, sa guérison marquera la fin d’une crise de six semaines dans l’une des régions les plus reculées du pays.

Cela ferait également de Minema potentiellement le dernier patient d’Ebola recensé – un exploit qui, s’il est atteint, serait une récompense durement gagnée pour les équipes de santé luttant contre un virus aussi tenace que dangereux.

Dans le cas de Minema, la fièvre qui a failli lui coûter la vie s’est manifestée sans prévenir alors qu’il travaillait dans les champs. « Je me suis forcé à rentrer chez moi », se souvient-il.

À son arrivée devant la porte de sa maison, ce père de trois enfants pouvait à peine tenir debout. « J’avais épuisé la dernière once de force dans mon corps. Des amis m’ont aidé à porter mes affaires jusqu’à la maison », raconte-t-il à TRT Afrika.

Ce qui a suivi a été une descente rapide aux enfers, le confrontant à la gravité d’une maladie connue pour son taux de mortalité élevé. « Je ne pensais pas que moi, parmi tant d’autres, je serais touché par Ebola », a-t-il confié à une équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) après sa sortie.

Apparition soudaine

Les médecins expliquent que ce qui rend Ebola mortel, c’est la rapidité avec laquelle l’état d’un patient peut se détériorer. Les symptômes habituels incluent fièvre, fatigue, douleurs musculaires, maux de tête et maux de gorge, suivis de vomissements, diarrhées et douleurs abdominales.

Les saignements, bien qu’associés à la maladie, sont moins fréquents et apparaissent généralement plus tard. Ebola tue en moyenne la moitié des personnes infectées lors de chaque épidémie.

Minema, également prédicateur lorsqu’il ne travaille pas dans les champs, croit que seule la providence a pu le sauver. « Je remercie Dieu, le Président et le gouvernement d’avoir envoyé une ambulance pour moi », dit-il. « Si vous n’aviez pas agi rapidement, nous serions tous morts. »

À l’hôpital où il a été soigné, le jeune homme a craint le pire en voyant les patients autour de lui succomber à Ebola. « La plupart des patients que j’ai trouvés à l’hôpital sont morts », se souvient Minema, la voix tremblante.

Bien que le bilan officiel des victimes reste de 34, l’OMS ne rejette pas la possibilité qu’Ebola soit responsable de 11 décès supplémentaires.

Survivants chanceux

Minema fait partie des 19 survivants sur 53 cas confirmés depuis que les autorités sanitaires de la RDC ont officiellement déclaré l’épidémie à Bulape le 4 septembre.

« La guérison du dernier patient seulement six semaines après le début de l’épidémie est un accomplissement remarquable qui montre comment la collaboration et l’expertise ont permis de surmonter les défis pour sauver et protéger des vies », souligne le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.

Ce qui a rendu la tâche encore plus difficile, c’est que Bulape se trouve dans une région reculée et difficile d’accès.

Malgré des infrastructures insuffisantes, le ministère de la Santé du pays, avec le soutien de l’OMS et d’autres partenaires, a rapidement intensifié la réponse. Un centre de traitement de 32 lits a été établi en un temps record, tandis qu’une campagne de vaccination a couvert plus de 35 000 personnes.

L’OMS et ses partenaires restent actifs sur le terrain, travaillant avec le gouvernement pour maintenir des mesures permettant une détection et une réponse rapides à tout cas éventuel alors que le compte à rebours se poursuit.

Minema est chez lui avec sa famille et sa communauté, reconnaissant pour tout ce qui a sauvé sa vie. Il serait encore plus heureux de savoir qu’il pourrait être le dernier à avoir traversé l’épreuve de survivre à Ebola.

SOURCE DE L'INFORMATION:TRT Afrika